L'Assemblée du Désert 2011
Avertissement : Ce reportage vidéo a un caractère strictement documentaire rendant compte d'un évènement annuel très connu par ailleurs.
Cette vidéo ne prend pas en compte les parties rituelles et a pour but essentiel de donner un reflet de l'assemblée en général
Deux chants (extraits) qui furent interprêtés en fin de journée
Histoire de La Cévenole :
Les paroles de la Cévenole ont été écrites par l'évangéliste Ruben Saillens (1855-1942), né à Saint-Jean du Gard.
L'idée en avait été suggérée par le pasteur de l'Église libre de Saint-Jean, Lois Guibal (1856-1936). La musique fut composée par Louis Roucaute. La Cévenole fut chantée pour la première fois,le 23 août 1885, à l'occasion du bicentenaire de la Révocation de l'Edit de Nantes.
C'est un peu plus tard qu'un ami de Saillens, Louis Pierredon (1854-1906), faiseur de bas à Saint-Jean et évangéliste lui aussi, ajouta une nouvelle strophe (la4e) pour évoquer la foi d'où avait jailli la résistance sous ses deux formes : la lutte armée des Camisards, le combat pacifique d'Antoine Court.
Ainsi constitué, la Cévenole s'est répandue bien au-delà des Cévennes, et est devenue une sorte d'hymne symbolique pour le protestantisme français.
La Cévenole
Parfois appelée Marseillaise huguenote.
Paroles de R. SAILLENS & Musique de L. ROUCAUTE
Salut montagnes bien aimées,
Pays sacré de nos aïeux.
Vos vertes cimes sont semées,
De leurs souvenirs glorieux.
Élevez vos têtes chenues
Espérou, Bougès, Aigoual.
De leur gloire qui monte aux nues,
Vous êtes que piédestal.
Refrain
Esprit qui les fit vivre,
Anime leurs enfants
Anime leurs enfants
Pour qu'ils sachent les suivre.
Extrait
La Tour de Constance
En révocant l’Edit de Nantes, Louis XIV interdit le protestantisme.
Ceux qui sont surpris dans les Assemblées clandestines, au "Désert", sont sévèrement réprimés.
Les femmes sont condamnées à être enfermées, souvent pour le reste de leurs jours, dans les prisons du royaume. Celles-ci sont nombreuses dans tout le royaume mais la plus célèbre est, sans aucun doute, la Tour de Constance à Aigues-Mortes (Gard).
La complainte des prisonnières de la Tour de Constance
Comme les complaintes des prédicants, la complainte des prisonnières a dû se constituer peu à peu pendant la période du Désert et se transmettre oralement de génération en génération.
Ruben Saillens la transcrivit en poésie régulière (1882) et le poète nîmois Antoine Bigot en donna une version en languedocien.
La vieille ville d'Aigues Mortes,
La ville du roi Saint-Louis,
Morne étendue entre ses portes
Rêve aux grands jours évanouis.
Elle dort, mais comme un vieux garde
De son œil rouge grand ouvert,
La tour de Constance regarde,
Regarde la plaine et la mer.
Qui vécut là ? - Des prisonnières
Qui mettaient Dieu devant le roi.
Là, jadis, des femmes, des mères,
Moururent pour garder la foi.
Leur seul crime était d'être allées,
La nuit par un sentier couvert,
Joindre leur voix aux assemblées
Qui priaient Dieu dans le désert.