Gaz de schiste : retour en campagne 24/03
-
Contribution MM
Cette semaine, alors que la France entière avait le regard rivé sur Toulouse, le gouvernement a annoncé la création d'une commission sur le gaz de schiste. Et la polémique de redémarrer de plus belle.
«L'hypocrisie du gouvernement»Huit mois après avoir interdit (via la loi du 13 juillet 2011) la technique de fracturation hydraulique, la seule employée à ce jour pour exploiter les gaz et huiles de schiste, le gouvernement crée une «commission nationale d'orientation, de suivi et d'évaluation des techniques d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux» par un décret publié jeudi 22 mars.
Aussitôt, les organisations opposées à l'exploitation - mais aussi à l'exploration - de ces hydrocarbures non conventionnels (appelés ainsi parce que plus complexes à exploiter) ont dénoncé «l'hypocrisie du gouvernement». Dans un communiqué commun, les Amis de la Terre, France Libertés, ATTAC, AITEC, RAC, Greenpeace, Helio, CRID, WECF, Réseau Sortir du Nucléaire estiment que «sous couvert de recherches scientifiques, le gouvernement joue aux apprentis sorciers pour le plus grand bonheur des lobbies pétroliers et gaziers».
Les opposants redoutent que lesdits lobbies parviennent à présenter les shale gas, comme on dit en anglais, sous un jour favorable, forts des 600.000 emplois créés aux États-Unis dans le secteur (chiffres du très respecté IHS Cera) et de l'effondrement du prix du gaz outre-Atlantique (plus de 75 % depuis 2008 sur le marché de gros américain).